Il regarde les eaux grises sous le Pont des Arts, le faible soleil printanier éclairant ses joues
Parmi les centaines de témoignages d'amour attachés au fil, un cadenas en argent sur lequel sont inscrits les noms des amants russes Kcroina et Kochl attire son attention.
Il franchit la porte de l'atelier de joaillerie historique, comme il le fait depuis de nombreuses années, et laisse derrière lui la réalité du matin parisien. Le seul indice de son identité réside dans les outils cachés dans l’étui carré du magicien qu’il transporte. Cet atelier est un lieu où le temps n'a aucune importance et où la perfection du bijou est l'art le plus élevé.
Cet homme apparemment ordinaire se transforme en une figure moderne de Houdini, un artiste à part entière, doté de compétences raffinées en matière de fabrication de bijoux.
Il s'installe devant l'établi usé et ses mains fermes frémissent sur son haut-de-forme à cause de la magie qu'il renferme, symbolique de la création d'un bijou. Le spectacle vole la vedette alors que la tension monte dans l'atmosphère de l'atelier.
Dans un instant éblouissant, notre artisan en chef révèle une pièce Fabergé exquise de sa main élégante. Ce bijou, conçu par Natalia Shugaeva de Fabergé, doit son nom à une danse russe dynamique appelée La Mazurka.
La manchette Mazurka illumine les ombres des alentours de l’atelier. La représentation est terminée, l'atelier est calme et le bijou repose toujours sur le banc